Pour le peu d’entre nous qui, à force d’articles et de documentaires, réalisons que la protection de nos données personnelles est d’une grande importance. Nous nous rendons compte, que le plus difficile n’est pas de protéger nos données personnelles, mais plutôt de faire face à la pression sociale autour de ces technologies.
La découverte des alternatives
Pour la plupart, nous commençons notre nettoyage de printemps, en supprimant des applications qui ne nous servent plus à rien. On l’oublie souvent, mais toutes les applications qui nécessitent une connexion internet restent ouvertes en tâche de fond, afin de pouvoir nous notifier rapidement. En fonction des autorisations, elles peuvent récupérer plus d’informations qu’il n’en faut. Nous retirons alors certaines autorisations et nous commençons à entrevoir des alternatives mettant davantage l’accent sur la sécurité de nos informations personnelles.
Au passage, nous changeons de moteur de recherche au profit de Qwant, DuckDuckGo, Lilo ou Ecosia (dont les deux derniers permettent de financer des engagements humanitaires et/ou écologique), car la plupart des moteurs de recherche possèdent des dispositifs de traçage afin de mieux connaître le consommateur et lui proposer des pubs ciblées. Nous créons une boite mail cryptée sur Protonmail, car on oublie parfois que Gmail (par exemple), utilise des bots pour lire tout nos mails, à des fins marketing. Nous supprimons Whatsapp pour mettre Signal. Et nous supprimons alors Facebook pour installer Minds, un réseau social open source*, dont les données personnelles sont cryptées. Et pour le reste, nous nous amusons à découvrir des alternatives avec le site AlternativeTo.
Ceux qui n’ont pas froid aux yeux, n’y vont pas de main morte et vont jusqu’à formater leur PC pour y mettre une distribution Linux (Ubuntu pour le plus connu). Car Linux étant Open Source, donc développé par une communauté et non une seule entreprise, la communauté n’a aucun intérêt à nous traquer. Au contraire, la sécurité des informations est un prérequis pour chaque distrib. Contrairement à Microsoft, qui est loin d’être un saint dans l’art de collecter des données de leurs utilisateurs. Pour le commun des mortels, la CNIL fournit des astuces afin protéger votre vie privée.
Le changement de nos habitudes
Les premières heures d’utilisations de ces nouvelles applications sont marquées par l’enthousiasme d’un enfant qui ouvrent ses cadeaux à Noël. Puis nous ressentons une certaine résistance au changement, car ce n’est pas évident de changer ses habitudes d’utilisations. Mais, poussé par notre volonté, de changer de comportement envers nos données personnelles, nous persévérons et résistons à l’idée de retourner à nos vieilles habitudes.
Après avoir lu des articles sur le routage en oignon, nous décidons de souscrire à un VPN afin de le coupler avec le réseau Tor pour plus de sécurité. C’est bon, nous sommes armés et poings liés. Mais ils nous restent néanmoins de nombreuses failles de sécurités, et les principales sont situés entre la chaise et le clavier de votre entourage.
Sensibilisation de notre entourage
Nous incitons alors notre entourage à faire de même. Leurs réactions ne se font pas attendre. Ça commence par un peu de curiosité, puis une remise en question de notre santé mentale et enfin de la critique. Mais nous avons beau utiliser les meilleurs arguments du monde (c’est relatif ^^), personne n’en voit l’intérêt. Ils restent sur la défensive. Nous finissons par lancer cette phrase, qui pourrait servir de slogan de campagne à des lanceurs d’alertes tel que Edward Snowden : « Si c’est gratuit, alors vous êtes le produit »
Si c’est gratuit alors vous êtes le produit
Mais rien y fait, notre entourage ne comprend pas les enjeux et nous prend pour des paranoïaques. Pensant fermement que si nous avons rien à cacher, il n’y a aucun intérêt de protéger nos données personnelles. Nous arrêtons alors de les inciter, ils comprendront tôt ou tard. Nous continuons sur notre lancée en multipliant les sécurités. En plus d’Adblock, nous installons Ghostery pour bloquer les mouchards qui vont lire nos cookies et enregistrer notre comportement sur le Web. Afin de mieux cibler nos besoins et afficher les meilleures pubs. Nous sommes arrivés à un point où les agences de publicité nous connaissent mieux que notre entourage. Malheureusement, les entreprises ont plus d’un tour dans leur sac.
Le retours aux anciennes habitudes
Sans nous rendre compte, un jour nous installons Clash Royal. Et sans une once de réflexion, nous retournons sur Facebook afin de mieux profiter de ce jeu. Nous ajoutons alors de nouveaux droits à cette application qui pourra faire ce qu’il veut des informations. Car oui, à chaque fois que nous nous inscrivons à une nouvelle application via le système d’authentification de Facebook, Twitter, Gmail ou autre, nous donnons accès à certaines de nos informations qui peuvent utiliser à des fins commerciales.. Ou piiiiire (Mouahahahah).
Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer de nous informer de ce que nous encourons à rester sur ce genre de plateforme. Ils nous notifient à chaque changement de Condition Générale d’Utilisation (CGU). La plupart du temps, nous disons que tant qu’on ne fait rien de mal, tout va bien. Mais nous oublions souvent que tout ce qui est sur Facebook appartient à Mr Zuckerberg et ses actionnaires. Quand on réalise que 97% des revenus de Facebook proviennent de la pub, on a de quoi se poser des questions, non ?
La pression sociale
Nous réalisons après coup, que le plus difficile ce n’est pas d’arrêter d’utiliser ces services, c’est plutôt de faire face à la masse d’utilisateur qui y est habitué. Et se retrouver en quelques sortes en marge de la société. La personne n’ayant pas Facebook ne pourra pas recevoir d’invitation pour une soirée Projet-X. Et sera exclut de fait, car c’est devenu bien trop difficile d’envoyer un SMS directement à ce contact.
De fait, l’apparition des réseaux sociaux a exacerbé l’importance de notre image fasse aux autres. Alors nous prenons en photo, tout ce qui peut donner l’impression que nous avons une belle vie. Au point que cela devient impossible de tester un nouveau restaurant, sans prendre en photo les plats avec l’application Instagram. Au lieu de profiter d’un concert, nous le filmons avec notre smartphone et nous twittons : « J’y étais #GoodLife #MusicOrDie #OneLife». (si en lisant cette phrase, tu as lu « hashtag good life » au lieu de « dièse good life » alors on ne peut plus rien faire pour toi)
La pression sociale est telle que les personnes ayant d’autres habitudes envers les technologies sont vu d’un mauvais œil. Et l’Homme étant de nature sociale doit alors se conformer au groupe afin de pouvoir continuer à en faire partie. Et ce, de manière inconsciente la plupart du temps. On peut citer cette expérience intéressante :
Les risques liés à l’exploitation de nos données
Tout cela pour dire, que nos données personnelles comme leur nom l’indique sont personnelles et donc privées. Les usages qui peuvent être faits sont loin d’être vertueux. Les conditions générales d’utilisation (CGU) sont surtout là pour vous dire : « On vous a prévenu ». Alors, si une entreprise qui rachète les données de Facebook, utilise des informations nous concernant et nous cause du tort alors Facebook ne sera pas retenu fautif pour cela. Car en utilisant leur réseau social, nous acceptons de fait la CGU et toutes les modifications de cette dernière. Nous sommes alors responsables des données qui nous concernent, mais nous n’en sommes plus les propriétaires.
Ces données nous concernent, nous les produisons, nous sommes responsables de leur diffusion, mais nous n’en sommes pas les propriétaires (à relire).
Jusqu’où ça peut aller ? Imaginons un monde où notre prêt immobilier est refusé, car nous n’allons pas assez souvent à la salle de sport. Puisque des études prouvent qu’aller à la salle de sport augmente les chances de rembourser totalement son crédit. Cela peut être une augmentation de notre assurance auto, car grâce à Waze, notre assurance découvre que nous avons une conduite peu responsable. Ça peut aller loin et le Sesame Crédit est un bon exemple.
Pour finir
Toutes ces mesures vont uniquement réduire les traces que nous laissons sur la toile. Cela évitera que nos habitudes de consommation soient contrôlées par des multinationales. Mais surtout cela évitera de se trouver coincé dans un entonnoir informationnel. Les applications s’adaptent aux habitudes des utilisateurs et vont afficher uniquement des informations susceptible de créer une interaction(appréciation, commentaire, partage). Par exemple, un raciste sur Facebook tombera uniquement sur des articles ou vidéos racistes. Ou encore, quelqu’un qui va rechercher des informations sur un évènement, va tomber en priorité sur des informations diffusées massivement par les médias. Cela devient alors, important de faire attention à ses applications en développant un esprit critique.
Et pour ceux qui pensent pouvoir se cacher de services gouvernementaux tels que la NSA, j’ai le regret de vous annoncer que c’est très difficile. Et puis, imaginons qu’on y arrive. On sera d’autant plus visible, car nous serons les seuls à avoir un comportement divergeant.
Alors qu’allez-vous faire protéger vos informations personnelles ?
Pour mieux comprendre les enjeux des nouvelles technologies et ce qu’on appelle le Big Data (qui n’est qu’un nom marketing), je vous invite à découvrir le travail de Michael Keller (journaliste) et Josh Neufeld (dessinateur).
Sources :
- Facebook, Google, Apple… : comment les géants de la tech gagnent-ils de l’argent ?
- Réglez les paramètres vie privée de Windows 10
- Best alternatives to Google that keep your privacy
- Les meilleur logiciels pour se désintoxiquer de Google
16 janvier 2021 at 19 h 43 min
Tres intéressant president